Geneviève Asse

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Geneviève Asse
Geneviève Asse en 1995.
Naissance
Décès
Nom de naissance
Geneviève Anne Marie BodinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
française
Activité
Formation
Distinctions
Archives conservées par

Geneviève Anne Marie Bodin dite Geneviève Asse, née le à Vannes et morte le à Paris (7e arrondissement), est une artiste peintre et graveuse française[1].

Elle est connue pour le « bleu Asse », une utilisation particulière du bleu dans ses monochromes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Geneviève Anne Marie Bodin naît à Vannes en 1923. Elle est élevée dans un premier temps par sa grand-mère dans la presqu’île de Rhuys, dans le golfe du Morbihan, puis, en 1932, elle rejoint à Paris sa mère remariée, qui travaille aux éditions Delalain[2]. Elle prend comme pseudonyme le nom de jeune fille de sa mère[3].

Formation et débuts[modifier | modifier le code]

Elle est élève aux Arts décoratifs de 1940 à 1942, puis elle côtoie le Groupe de l'échelle à Montparnasse[2].

Elle rejoint son frère dans la Résistance dans le cadre des Forces françaises de l'intérieur, puis devient conductrice ambulancière dans la 1re division blindée[4]. Elle participe ainsi aux campagnes d’Alsace et d’Allemagne, et à l'évacuation des déportés du camp de concentration de Theresienstadt[2]. Elle est décorée de la croix de guerre en 1945[2],[5].

Après la guerre, elle gagne sa vie en réalisant des travaux pour des maisons de tissu, notamment la maison Paquin et Bianchini-Férier, et reprend ses activités de peintre[2]. Elle expose notamment au 7e Salon des moins de trente ans en 1947[6] et au Salon d'automne.

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

Elle réalise sa première exposition personnelle seulement en 1954, à la galerie Michel Warren à Paris[2]. À partir des années 1950, elle expose en France et à l'étranger[7]. Le musée d'Art moderne de Paris organise une rétrospective en 1988[8]. Le Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou acquiert de nombreuses œuvres en 2000[7], puis lui consacre une exposition en 2013 à l'occasion d'une importante donation que fait Geneviève Asse[9]. Elle donne également plusieurs tableaux à la ville de Vannes en 2012[10], et le musée La Cohue consacre un étage à ses toiles[11].

Son dessin Fenêtre (1955) est acheté en 1992 et figure dans les collections du Centre Pompidou[12]. Elle réalise en 1999 de grandes toiles, Stèles.

En 1993, dans le cadre d'une commande publique, elle a réalisé pour la Chalcographie du Louvre une gravure au burin, pointe sèche et aquatinte intitulée Atlantique I[13].

Elle crée des décors pour la manufacture nationale de Sèvres à partir de 1978, notamment pour le service Diane destiné à l'Élysée[14]. Elle contribue de 1984 à 1988 aux vitraux de la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges[15].

Elle est connue pour ses monochromes et son utilisation du bleu, le « bleu Asse »[8],[7]. En 1995, son projet de vitraux en collaboration avec Olivier Debré pour la collégiale Notre-Dame-de-Grande-Puissance à Lamballe est retenu[16]. Entre 2003 et 2013, elle prend part au chantier de réalisation des vitraux.

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Elle partage son temps entre l'Île-aux-Moines et l'île Saint-Louis[17].

Elle meurt le à l'Institution nationale des Invalides, dans le 7e arrondissement de Paris, à l'âge de 98 ans[18]

Elle fut la compagne de Silvia Baron Supervielle.

Décorations[modifier | modifier le code]

Expositions[modifier | modifier le code]

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Notes par deux, coll. « L'art en écrit », Paris, éditions Jannink, 2003[26]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Caractéristiques du « Bleu Asse »[modifier | modifier le code]

L'artiste Geneviève Asse peint ses œuvres en bleu depuis les années 1970. Elle utilise une palette allant du bleu clair au bleu foncé. Son bleu représente la « lumière », l'« ouverture », le « lointain », « l'infini », « l'espace » et la « transparence », à travers des titres d'une grande poésie. Il serait la métaphore de la lumière sur le champ de la toile, devenue le support à l'illumination pure de son langage. Cette utilisation du bleu tire ses racines des origines de l'artiste et de ses passions. En effet, Geneviève Asse aime la nature sauvage, la lumière, le ciel et la mer.

De plus, son bleu rappelle la Bretagne, sa région d'origine. C'est en se baladant dans le Golfe de Morbihan qu'on comprend le culte qu'elle voue au bleu. Sa Bretagne natale l'inspire et la pousse à produire. On devine, à travers ses œuvres, les espaces du Golfe Morbihan, ses couleurs pastels et ses lumières changeantes. Ses bleus sont toujours nuancés et d'une subtilité rare. Ils nous rappellent à quel point en Bretagne, le ciel se confond avec la mer. Pour elle, « le bleu prend tout ce qui passe », c'est-à-dire qu'il absorbe.  « Elle se sent prise par cette couleur, elle est entrainée par le bleu, elle ne fait qu'un avec lui, elle l'utilise comme langage. Chez Geneviève, tout est bleu, de ses vêtements jusqu'à son atelier ».

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Ouverture de la nuit (1975)[modifier | modifier le code]

Ouverture de la nuit est un dyptique composé d'une lithographie sur papier (69 × 51 cm, bleu lueur de nuit, tirage : 76/90, inscriptions : « S.B.D: ASSE »), publiée en 1975, et donnée par le Centre national d'art contemporain en 1984 à la ville de Vannes, qui l'expose dans son musée des beaux-arts (n° d'inventaire: AM 1984-762(1)), et d'une huile sur toile (200 × 200 cm).

Ce diptyque contient deux œuvres majeures du parcours de Geneviève Asse réalisé en 1973. Les variations de la lumière et des couleurs lui permettent d'affiner sa technique de peinture notamment grâce à la découverte de nouvelles pigmentations intenses et subtiles qui apparaissent à travers deux atmosphères différentes mais semblables.

Livres illustrés[modifier | modifier le code]

Geneviève Asse a illustré de nombreux textes de livres de bibliophilie.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Fichier des décès
  2. a b c d e f et g Philippe Dagen, « La peintre Geneviève Asse est morte », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. a b et c « Notice de Geneviève Asse », sur Who's who in France (consulté le ).
  4. Anthony Petiteau, « Notice Geneviève Asse (Musée de l'Armée) », sur Musée de l'Armée (consulté le ).
  5. Anne Lemonnier, « Geneviève Asse », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber (éd.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, (lire en ligne).
  6. 7e Salon des moins de 30 ans, Paris, Galerie des Beaux-Arts, .
  7. a b et c Clara Baudry, « Mort de la peintre Geneviève Asse, grande figure de l’abstraction », sur Dépêches de l'art, Connaissance des arts, (consulté le ).
  8. a et b « Au Musée d'art moderne de la ville de Paris, Geneviève Asse en bleu », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. Judicaël Lavrador, « Geneviève Asse, bleu comme l’adieu », Libération,‎ (lire en ligne).
  10. a et b « Légion d'honneur. Geneviève Asse, Grand-croix », Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « La Cohue – Musée des Beaux-arts », sur bretagnemusees.bzh (consulté le ).
  12. a et b « Geneviève Asse, Fenêtre », sur Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (consulté le ).
  13. « Catalogue en ligne des gravures de la Chalcographie du Louvre », sur ateliersartmuseesnationaux.fr (consulté le )
  14. « Notice Geneviève Asse », sur Manufacture et musée de Sèvres (consulté le ).
  15. « D 1358 - Vitraux de la cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges (1984-1988) - fonds - Musée Pierre Noël (Saint-Dié-des-Vosges) », sur AHORHA, màj 18 janvier 2017 (consulté le ).
  16. Ville de Lamballe, Les vitraux de la collégiale
  17. Adrien Goetz, « Geneviève Asse, peintre qui donnait ses bleus aux horizons, est décédée à 98 ans », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  18. « Vannes - La Vannetaise Geneviève Asse, grande dame de la peinture, est décédée », sur Le Telegramme, (consulté le ).
  19. Site de la galerie.
  20. Site de la galerie.
  21. Voir sur mba-lyon.fr.
  22. « Geneviève Asse », sur mba.tours.fr (consulté le ).
  23. « Geneviève Asse », sur mbaq.fr (consulté le ).
  24. « Geneviève Asse », sur museedartsdenantes.nantesmetropole.fr (consulté le ).
  25. « Sénanque », sur parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  26. « Geneviève Asse : Notes par deux », sur lespressesdureel.com (consulté le ).
  27. (BNF 43851452).
  28. (BNF 39215441).
  29. (BNF 44204638).
  30. (BNF 34942684).
  31. (BNF 42338073).

Annexes[modifier | modifier le code]

Archives[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Silvia Baron Supervielle, Un été avec Geneviève Asse, L'Échoppe, , 83 p. (ISBN 2840680734).
  • Christian Briend, Isabelle Ewig, Silvia Baron-Supervielle, Camille Morando, Geneviève Asse : Peintures, Paris, Somogy, 2013 (ISBN 978-2-7572-0668-3).
  • Lydia Harambourg, Geneviève Asse, Lausanne, Ides et Calendes, , 120 p. (ISBN 2825802565).
  • Élisabeth Védrenne et Valérie de Maulmin, Les Pionnières : dans les ateliers des femmes artistes du XXe siècle, photographies de Catherine Panchout, Paris, Somogy éditions d'art, 2018 (ISBN 978-2-7572-1305-6).

Liens externes[modifier | modifier le code]