X : 578 - Y : 800
- Poids : 0,22 Mo
1905
100 cm x 73 cm
Huile sur carton
MARQUET Albert (1875 - 1947)
Lieu qui héberge le tableau :
Centre Georges-Pompidou - Musée national d'Art moderne/CCI, Paris (France)
Provenance de la reproduction :
© Jean-Claude Planchet - Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP
© Adagp, Paris
Notes :
Extrait du catalogue Collection art moderne - La collection du Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, sous la direction de Brigitte Leal, Paris, Centre Pompidou, 2007
Après la mort de Gustave Moreau en 1898 et la fermeture de son atelier, Matisse et Marquet se replient dans l’atelier de leur camarade Henri Manguin, au 61, rue Boursault à Paris. Au cours de l’hiver 1904-1905, lors de la séance de pose d’un modèle nu, ils auraient chacun réalisé une œuvre. Marquet peint ce Matisse dans l’atelier de Manguin ; Matisse, Marquet peignant un nu dans l’atelier de Manguin , 1904-1905, une petite gouache et aquarelle sur papier non signée (AM 3490 P) ; tandis qu’une peinture Nu dans l’atelier (AM 3489 P) fut longtemps attribuée à Matisse, puis à Manguin, jusqu’à ce que les ayants droit de ce dernier, sur le fondement d’une quatrième peinture, L’Atelier, le modèle nu , signée Manguin (coll. part., cat. rais. n° 129), contestent récemment, en 2002, qu’il en ait été l’auteur. Quoi qu’il en soit, ce Marquet témoigne de la réflexion et de l’entraînement collectif – auxquels Jean Puy et Charles Camoin furent également associés – qui devait déboucher sur le fauvisme. Si, dans la restitution d’une atmosphère d’atelier, tendu de tentures et de papiers peints mouchetés, la touche aux teintes sourdes de Marquet reste très soumise à l’esprit de Vuillard, le cerne bleu autour de la carnation du modèle, « qui donne son caractère incisif au dessin » (Jean Cassou, lettre à Mme Marquet, 26 février 1957, archives du Mnam), est d’origine cézanienne. Mais c’est le corps du modèle lui-même qui comporte les prodromes du passage au fauvisme. Sa construction, fortement charpentée, absorbe toute la lumière tombant de la verrière alors que le visage, à peine esquissé, est laissé dans l’ombre. Ce nu, projeté au premier plan, rejette la figure du peintre dans le fond, où, bien que dilué dans le décor, il demeure bien reconnaissable avec ses lorgnons et sa barbe.
Lieu de Paris représenté par ce tableau :